21 mars 2006
quelques poèmes...
Attendre et sa fille
L’attente se pose
Elle lisse ses plumes
Elle caquette et plonge
Sa tête disparaît dans l’eau
Elle ressort de la marre
Elle vient près de moi
Elle se réchauffe à mon épaule
Elle me parle de la loi
Elle me dit qu’attendre
Que le verbe est sa tendre enfant
Qu’elle la laisse se conjuguer
Parce qu’il faut bien qu’attendre
S’amuse en attendant
Attendre au passé
Qui passe au présent
Qui change de temps
Pour que le temps
Un ami du verbe passe
L’hiver n’est pas sur de lui
Il neige parce qu’il ne peut pas pleurer
Il neige comme on cause
Pour attendre
Mais attendre est mélancolique
Il va voir sa mère attente
Il lui demande pour quoi attendre
Parce que c’est toi
Lui dit sa mère
Alors attendre conjugue au futur
Et l’attente fière la suit dans le temps
En attendant ce que j’attendais
Le cousin d’attendre est venu
Plus vite que prévu
Moi qui ne voulait pas d’attendre
Qui ne voulait pas attendre
Moi qui n’aimait pas l’attente
Ils sont partis plus loin
Et tu m’es revenu.
Vers verts
René Char
Appeau linaire
Vers laine
Verres laine
Vert laine
Au jardin
J’attends les nébus qui guident
Les chapes rosées des nuages de Mai
Je me veux à apprécier l’air
Qui les bercent et susurrent aux bosquets.
Les nouveaux rayons méfiants du sommeil.
Quittent leurs repos aux près des astres
Roussissent comme le four
Dans la température connue du jardin,
tiédisse encore la petite ombre du bois.
La frivolité du déhanchement du vent balance
Lentement
Les petites corolles apprêtées
Du muguet qui se met à tinter
Et les animaux dans leurs ébats
Se vernissent de n’être que des bêtes
Pour que le seul toit qui leur échoit
Sa la couverture que veut bien prêter la lune.
Ah le début de la tendre nuit, nuit d’ivresse simple fugue
Plus loin, un oiseaux facétieux
Imite pour que l’on s’y prenne
Pour tromper l’absence de cri
Le brahme d’un cerf caché.
Dans la rêverie que les lignes apposes
Perdu dans l’éclat de la belle pensée
Je me berce du va et viens, du
- Va !
- Viens !
Du tutoiement de la nature
Mais au bois, l’auguste frisson
Rafraîchit de là bas, de son souffle, les roses trémières
De la treille au boqueteau
Il chantonne et s’en va.
La nuit, ce noir que connaît le monde
Qui appel souvent au repos
Ce soir ne veut tarder
Impatient de me faire rêver
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